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DECLIN DU BALLET POSTROMANTIQUE EN OCCIDENT

Le succès du spectacle en est arrivé à dépendre essentiellement de la danseuse qui, seule, peut séduire les critiques. Les effets de ce parti dangereux vont peu à peu se faire sentir. L'une après l'autre, les grandes ballerines quittent la scène. Leurs cadettes ne suscitent plus le même enthousiasme. Depuis des années ont forme de moins en moins de danseurs. L'allemande Adèle Grantzow (1845-1877) sera la dernière à danser "Giselle" à l'opéra. Léo Delibes règle pour elle "La Source" en 1866. "Coppélia" sera la dernière et la plus illustre des créations de Delibes dansé par Giuseppina Bozzacchi, et approche sa 700ème représentation.

Mais déjà la guerre de 1870 ferme les portes de l'opéra. Le décès de St-Léon précède de peu celui, prématuré, de Bozzacchi. Tandis que flambe la salle Le Peletier où furent révélées tant de ballerines romantiques, le Palais Gariner s'érige somptueusement. Le chant y supplantera la danse.

Carlotta Zambelli (1877) inaugure en 1894 lors de la 1000è de Faust de Gounod une carrière exceptionnellement longue et brillante tout entière consacrée à l'opéra de Paris ; interprète fabuleuse dans "Sylvia" et "Coppélia".

En Italie, le cothurne plus renforcé que le chausson parisien permet toutes les audaces d'équilibre, ainsi l'école "acrobatique" triomphe de toutes parts.

En dépit d'interprètes de qualité, le ballet semble donc avoir perdu son âme. La venue de novatrices aux initiatives hardies, comme Loïe Fuller et Isadora Duncann souligne encore la routine qui règne alors dans ce domaine en Occident. Ces Américaines, révolutionnaires aux pieds nus, auront-elles raison d'un art centenaire, mais sclérosé sous le poids des conventions mortes ? Mais c'est de l'Ést que viendra le renouveau du ballet contemporain.